Des îlots de nature en plaine de Bièvre
PIC VERT
Rives
15 000 €
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personnes regardant une marre
En Isère, l’association Pic Vert recrée des îlots de nature pour préserver la biodiversité en pleine zone agricole.
logo pic vert petit
Paragraphe

Située à Rives en Isère, l’association Pic Vert œuvre pour la protection de la faune, de la flore et des paysages, et compte aujourd’hui plus de 1 000 adhérents. Une des actions principales de l’association est le rachat de parcelles afin d’y mettre en place des ilots de nature, ainsi que des corridors verts, pour que les animaux puissent se déplacer. 

Autrefois considérée comme peu propice à l’agriculture (terre assez pauvre et sèche), la plaine de Bièvre constitue aujourd’hui le principal secteur agricole du département. Il s’agit donc d’un territoire très marqué par l’empreinte humaine, mais qui conserve tout de même un fort potentiel en termes de biodiversité. La plaine de Bièvre en Isère est aussi l’une des principales voies de migration de l’avifaune qui remonte la vallée du Rhône et la traverse pour rejoindre les grands lacs alpins français et suisses.  Le site se situe à proximité des locaux de SIDAS, situés à Saint-Etienne-De Saint-Geoirs.

Plusieurs espèces aviaires rares, ayant un statut de protection élevé en France et en Europe, sont des « survivantes » dans ces espaces agricoles. On peut nommer entre autres l’Effraie des clochers, le Courlis cendré, le Busard cendré ou encore l’Œdicnème criard. 

L’association acquiert donc des parcelles de terrain qui ont pour but d’être restaurées et aménagées, afin d’accueillir des espèces en migrations ou à la recherche d’abris. L’action est spécifiquement axée sur les espaces boisés, car ceux-ci constituent des corridors biologiques nécessaires au déplacement de la faune

C’est dans cette démarche que la Fondation Sidas World a choisi d’aider l’association à acquérir de nouvelles parcelles de terrain. 

image satellite des parcelles acquises en rouge
Les nouvelles parcelles sont celles en rouges sur l'image satellitaire ci-dessus. 

Une fois les terres acquises, l’association effectue un état des lieux initial, qui comprend un nettoyage des ordures, des pièges à faune involontaires, ainsi que des espèces végétales invasives. Un inventaire des points d’eau sur les parcelles est aussi effectué, et est ensuite envisagé un programme d’action sur 2 ans afin de renforcer le « potentiel biodiversité » du site.

Les actions peuvent comprendre (mais ne se limitent pas à) : 

  • L’installation de gites pour la faune : avec comme objectifs de favoriser la nidification des oiseaux, le gîte des chauves-souris, des insectes (notamment pollinisateurs), des reptiles et des micromammifères en réalisant et en installant des aménagements favorables.
  • L’entretien des points d’eau : avec la crise climatique, la biodiversité est soumise à un stress hydrique de plus en plus fréquemment, avec des conséquences nombreuses (baisse de la reproduction, migration perturbée…) pouvant aller jusqu’à une hausse de la mortalité. Augmenter la disponibilité en eau pour la faune sauvage est donc aujourd’hui devenu une nécessité.
  • La plantation d’arbres et/ou de haies arbustives : La présence d’une végétation diversifiée, avec les quatre strates : arborescente (arbres), arbustive (arbustes), herbacée (fleurs et hautes herbes) et muscinale (mousses et champignons) est indispensable si l’on souhaite accueillir la plus grande diversité d’espèces possibles. De plus, les haies qui représentent des habitats pour de nombreuses espèces en fournissant abri, gîte et nourriture, sont également un bon moyen de créer un corridor ou de rétablir la continuité entre deux espaces.

En complément des espaces boisés, des espaces « îlots », refuges de biodiversité, sont gérés par l’association.

À titre d’exemple, le dernier espace naturel à date est la réserve de Rives. Il s’agit d’une ancienne carrière arrivée en fin d’exploitation, devenue réserve et lieu d'observation et de découverte de la faune et de la flore. Cet espace « dégradé » de 12 hectares, a été réaménagé de manière écologique afin qu’il devienne plus accueillant pour la faune et la flore sauvages. La priorité a été donnée à la préservation des milieux ouverts permettant l’accueil d'espèces pionnières menacées. L’association y a planté 1 400 arbres et arbustes, créé 12 plans d'eau, construit 5 observatoires pour la faune ouverts au public et posé 40 nichoirs. Grâce à ces travaux réalisés par des dizaines de bénévoles de l'association, le site restauré est aujourd'hui fréquenté par au moins 155 espèces d’oiseaux, 27 espèces de mammifères, 49 espèces de papillons et 25 de libellules, enfin 14 espèces de reptiles et d’amphibiens.

  • vue d'un point d'eau sur une parcelle
  • vue aérienne d'un ilot nature